Un seul espion japonais à Pearl Harbor
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Yamamoto continua d'élaborer son plan en dépit des oppositions et refusa de garantir le succès des opérations de la zone Sud si on ne l'exécutait pas. Il estimait que la seule chance du Japon était de frapper fort et rapidement pour négocier ensuite avec les Etats-Unis, convaincu que son pays perdrait une guerre longue même s'il moissonnait les victoires dès le début. Yamamoto dut recourir à des menaces de démission pour faire accepter à Nagano d'attaquer la flotte américaine avant, qu'elle compromît les opérations de la zone Sud.
Le plan fut approuvé le 3 novembre. Il prévoyait de rallier secrètement, à travers le Pacifique Nord, une position d'attaque située au nord d'Oahu, d'où les avions japonais partiraient à l'assaut de Pearl Harbor un dimanche matin. Aucun débarquement de troupes n'avait été prévu sur Oahu car on manquait de bateaux pour le mener à bien et une telle opération ferait perdre presque à coup sûr le bénéfice de l'effet de surprise.
L'état de ses réserves de carburant limitait enfin la liberté de manoeuvre du Japon à la fin de décembre 1941. L'adoption du projet Pearl Harbor la réduisit encore car on ne trouverait de conditions atmosphériques favorables qu'au début du mois, période de vents faibles, qui favoriseraient également les opérations de Malaisie. Un jour semblait particulièrement indiqué : le dimanche 8 décembre, où la position de la lune faciliterait la dernière phase de l'approche de Pearl Harbor. On décida que ce serait le jour J. Au fur et à mesure qu'il approchait, les tentatives de négociations devenaient plus vaines.
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Un seul espion japonais opérait à Hawaii, l'enseigne de vaisseau Takeo Yoshikawa. Il n'avait trouvé pour l'aider qu'une fille qui devait d'ailleurs se révéler totalement inefficace. Tous les membres de la colonie japonaise s'étaient refusés à collaborer avec lui. A sa grande surprise, ils se considéraient tous comme de loyaux Américains. Alors, traversant chaque jour Pearl City, il se rendait à l'extrémité de la presqu'île pour examiner attentivement les bâtiments au mouillage ; il nageait vers chaque petite plage en examinant les ouvrages de protection sous-marine et en notant soigneusement les marées. Il allait surtout se poser sur la terrasse d'un restaurant japonais situé sur une colline dominant Pearl Harbor. Installé sur des nattes avec les geishas, Shimeka et Marichyo, il faisait des croquis des bâtiments dans la rade.
Ce soir-là, il travailla tard au consulat du Japon d'Honolulu, où il était officiellement le vice-consul Tadashi Morimura. Il avait déjà expédié à Tokyo un message codé informant qu'il n'y avait pas de barrage de ballons au-dessus de Pearl Harbor. Il en rédigeait en ce moment un autre : L'Enterprise et le Lexington ont quitté Pearl Harbor.
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L'espion solitaire d'Hawaii ne s'était pas trompé. Les deux porte-avions de Kimmel étaient en mer. Le groupe d'intervention Douze avec le Lexington avait transporté des avions à l'île de Midway. Le groupe Huit, avec l'Enterprise, trois croiseurs et neuf destroyers, se trouvait à environ 500 milles à l'ouest d'Hawaii. Commandé par le vice-amiral William Halsey, il avait déposé douze Wildcats et leurs pilotes dans l'île de Wake trois jours plus tôt et était sur le chemin du retour. L'Enterprise avait un jour de retard en raison du mauvais temps. La plupart des hommes d'équipage étaient furieux parce qu'ils avaient manqué la permission du samedi soir à Honolulu. Elle avait été remplacée par une séance (le cinéma : un film sur la Première Guerre mondiale, le Sergent York.
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